ARFID : que faire face à ce trouble alimentaire ?

Troubles alimentaires
Homme faisant la grimace en tenant un bol de salade - Man grimacing while holding a bowl of salad

Dans cet article :

  1. Qu'est-ce que l'ARFID ?
  2. ARFID, néophobie ou sélectivité alimentaire : comment faire la différence ?
  3. Quels sont les symptômes les plus courants de l’ARFID ?
  4. Qu’est-ce qui cause l’ARFID ? Les facteurs de risque à connaître
  5. Pourquoi un diagnostic précoce fait toute la différence
  6. ARFID : quelles options de traitement ?
  7. Surmontez l’ARFID avec l'aide d'une nutritionniste diététiste

1. Qu'est-ce que l'ARFID ?

Assiette de spaghetti nature sur fond gris

L’ARFID (Avoidant/Restrictive Food Intake Disorder), ou trouble de l’alimentation sélective et/ou d’évitement, est un trouble alimentaire reconnu, qui se caractérise par une alimentation très limitée en quantité ou en variété. Il peut apparaître dès l’enfance, mais touche aussi les adolescents et les adultes.

Contrairement à d’autres troubles comme l’anorexie, l’ARFID n’est pas lié à l’image corporelle ou à la peur de prendre du poids. Les personnes atteintes évitent certains aliments ou groupes d’aliments de façon persistante, au point d'avoir un impact réel sur leur santé, leur croissance, leur fonctionnement quotidien ou leur vie sociale.

💡 Exemple : Une personne qui ne mange que des aliments très spécifiques (comme des pâtes blanches sans sauce) et refuse toute nouveauté, même si cela nuit à son bien-être ou engendre des conflits au quotidien.

Si vous ou un proche présentez ces difficultés alimentaires, il est essentiel de consulter un professionnel pour un accompagnement adapté.

2. ARFID, néophobie ou sélectivité alimentaire : comment faire la différence ?

Enfant boudeur devant un bol de nourriture

L’ARFID est souvent confondu avec d’autres comportements alimentaires sélectifs, comme la néophobie alimentaire ou la sélectivité alimentaire. Ces comportements peuvent se ressembler, mais l’ARFID se distingue par ses répercussions importantes sur la santé, comme des carences nutritionnelles, une perte de poids ou une détresse psychologique.

 Voyons en quoi ces comportements sont différents.

2.1. La néophobie alimentaire : la peur des aliments inconnus

La néophobie alimentaire est une peur de goûter de nouveaux aliments. Elle entraîne souvent de l’opposition, des pleurs et un rejet immédiat, sans même tester l’aliment. Une personne néophobe peut aussi trier les aliments, les recracher ou même vomir. Cette phase est fréquente chez les jeunes enfants et tend à s’atténuer avec le temps, bien qu’elle puisse persister à l’âge adulte dans certains cas.

💡 Exemple : Un enfant voit un légume qu’il ne connaît pas, comme du brocoli, et refuse catégoriquement de le goûter, en pleurant ou en se fâchant, même après plusieurs tentatives d’exposition. Ce refus persiste même si l’aliment est présenté de façon attrayante ou dans un contexte rassurant.

2.2 La sélectivité alimentaire : un répertoire limité, parfois depuis l’enfance

La sélectivité alimentaire se manifeste par un rejet persistant de certains aliments, parfois familiers, en raison de leur texture, couleur ou goût, et ce, indépendamment de l’âge. Chez les enfants comme chez les adultes, cette sélectivité se traduit par un répertoire alimentaire limité, ce qui peut mener à des carences nutritionnelles à long terme. Contrairement à la néophobie alimentaire, qui est généralement transitoire, la sélectivité alimentaire peut persister au fil du temps, nécessitant un accompagnement social, psychologique et nutritionnel pour améliorer la diversité alimentaire.

💡 Exemple : Une personne, enfant ou adulte, mange régulièrement les mêmes aliments (pâtes nature, pain, fromage) et rejette systématiquement les légumes, même ceux qu’elle connaît. Elle peut les écarter soigneusement de son assiette sans jamais vouloir les goûter.

2.3 En résumé : comment différencier ARFID, néophobie et sélectivité ?

La néophobie et la sélectivité alimentaire partagent des similitudes avec l’ARFID, mais elles n’entraînent pas toujours d’impact significatif sur la santé. L’ARFID est un trouble reconnu qui, lorsqu’il est présent, affecte directement la santé physique, psychologique et sociale et nécessite une prise en charge adaptée.

3. Quels sont les symptômes les plus courants de l’ARFID ?

Adolescent endormi sur une pile de livres en bibliothèque

Les signes de l’ARFID peuvent varier d’une personne à l’autre, mais voici les symptômes les plus courants :

Symptômes physiques

  • Poids insuffisant ou perte de poids
     
  • Retard de croissance chez l’enfant
     
  • Carences nutritionnelles en minéraux et vitamines
     
  • Fatigue persistante ou faible énergie
     
  • Troubles digestifs (ballonnements, constipation, etc.)

Symptômes psychologiques et comportementaux

  • Anxiété importante liée à l’alimentation
     
  • Peur de s’étouffer, de vomir ou de se sentir mal en mangeant
     
  • Évitement de certains aliments ou groupes d’aliments
     
  • Rigidité alimentaire (refus que les aliments se touchent, préférences très spécifiques)

Symptômes sociaux

  • Refus de manger en groupe ou en public
     
  • Stress ou conflits familiaux autour des repas 
     
  • Impact sur la vie quotidienne (évitement des sorties, des voyages ou des événements sociaux)

4. Qu’est-ce qui cause l’ARFID ? Les facteurs de risque à connaître

Main refusant un bol de cacahuètes, geste d’allergie ou d’aversion

L’ARFID peut être lié à plusieurs causes ou facteurs de risque, dont les suivants :

  • Problèmes sensoriels : certaines personnes ont une hypersensibilité aux textures ou aux goûts, ce qui les rend réticents à certains aliments.
     
  • Expériences traumatiques liées à la nourriture : des épisodes comme un étouffement, des vomissements ou une réaction allergique sévère peuvent provoquer une peur persistante de manger.
     
  • Troubles psychologiques sous-jacents : des troubles anxieux, des troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) ou même des troubles du spectre de l’autisme (TSA) peuvent augmenter le risque d’ARFID.
     
  • Facteurs environnementaux : un environnement familial, social ou professionnel stressant peut être un facteur de risque.

5. Pourquoi un diagnostic précoce fait toute la différence

Famille souriante partageant un repas de pâtes en plein air

Il est essentiel de diagnostiquer l’ARFID tôt afin de prévenir les complications, telles que la dénutrition et les troubles de croissance. Si vous ou votre enfant présentez des signes de ce trouble, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé, comme une nutritionniste diététiste spécialisée en troubles du comportement alimentaire. Elle pourra évaluer l’état nutritionnel de votre enfant et proposer des stratégies adaptées.

Repérer et traiter l’ARFID dès les premiers signes peut :

  • Prévenir les complications physiques, comme la dénutrition, les carences ou les retards de croissance
     
  • Limiter l’impact psychologique, en réduisant l’anxiété liée à l’alimentation
     
  • Éviter l’isolement social, en facilitant la participation aux repas en famille ou entre amis
     
  • Réduire les tensions familiales souvent liées aux repas
     
  • Empêcher l’installation durable du trouble, qui devient plus difficile à traiter avec le temps
     
  • Favoriser une meilleure qualité de vie pour la personne touchée et son entourage

6. ARFID : quelles options de traitement ?

Séance de thérapie familiale avec un père, son enfant et une thérapeute

Le traitement de l’ARFID se fait généralement par une collaboration entre le médecin de famille, un psychologue et une nutritionniste diététiste chargée d’une rééducation nutritionnelle. Voici quelques approches couramment utilisées pour traiter ce trouble :

6.1. L’accompagnement psychologique : comprendre ses blocages alimentaires

Un accompagnement psychologique est souvent recommandé pour aider à surmonter l’ARFID. L’une des approches les plus efficaces est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Cette méthode aide la personne à mieux comprendre pourquoi elle évite certains aliments et à modifier progressivement ses pensées et comportements face à la nourriture. Par exemple, si une personne a développé une peur intense de s’étouffer en mangeant, la TCC lui permet d’explorer cette crainte de manière sécurisée et de reprendre confiance à son rythme.

6.2. Le rôle clé du nutritionniste dans la rééducation alimentaire

La clé du traitement de l’ARFID est l’exposition progressive aux aliments évités. Cela implique de commencer par introduire des aliments similaires à ceux qui sont acceptés, puis d’élargir lentement la variété. Le processus se fait à un rythme qui reste confortable pour l’individu, mais il permet d’augmenter progressivement la diversité alimentaire.

Un nutritionniste joue un rôle crucial dans la gestion de l’ARFID. Elle peut aider à la réintégration graduelle des aliments évités de sorte à rétablir les carences nutritionnelles et assurer le maintien de sa santé globale. Dans certains cas, des compléments alimentaires ou l’enrichissement des repas peuvent être nécessaires pour combler les lacunes nutritionnelles.

6.3. L’importance du soutien de l’entourage dans le processus

Le cercle social et familial a un rôle essentiel à jouer dans le traitement de l’ARFID. Un soutien de la part de la famille et des amis peut faciliter le progrès chez la personne touchée par ce trouble. Par exemple, les parents ou amis sont une présence rassurante qui facilite l’intégration des aliments évités par un rôle de support émotionnel.

7. Surmontez l’ARFID avec l'aide d'une nutritionniste diététiste

Équipe de quatre nutritionnistes diététistes posant devant un bâtiment moderne

Si un proche ou votre enfant mange très peu, évite les repas ou semble anxieux à l'idée de manger, il est important de consulter un professionnel. Une perte de poids, une fatigue persistante ou des carences peuvent aussi être des signes à surveiller. Plus l’ARFID est pris en charge tôt, plus le traitement est efficace.

Il est tout à fait possible de guérir la situation avec une prise en charge appropriée, incluant la thérapie cognitivo-comportementale et un suivi nutritionnel. Si vous avez des préoccupations concernant une personne souffrant d’ARFID, n’hésitez pas à consulter une nutritionniste ÉquipeNutrition près de chez vous. Elle pourra vous guider dans la mise en place de stratégies adaptées et offrir un soutien précieux pour surmonter ce trouble.

Prenez rendez-vous avec un nutritionniste diététiste dès aujourd’hui pour obtenir un accompagnement personnalisé et surmonter l'ARFID !

Conseillère en nutrition