Le syndrome métabolique : changements alimentaires

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Gérer le Syndrome métabolique avec les habitudes de vie Managing metabolic syndrome with lifestyle habits ÉquipeNutrition Teamnutrition

Le syndrome métabolique est un ensemble de troubles interconnectés qui augmente le risque de développer diverses maladies chroniques à long terme. La prévalence du syndrome métabolique est considérable, touchant environ un adulte sur quatre aux États-Unis (1) et un adulte sur cinq au Canada (2). Ce syndrome est identifié lorsqu’un individu manifeste les conditions suivantes : une adiposité abdominale élevée (mesurée avec le tour de taille), une hyperglycémie à jeun élevée, une dyslipidémie incluant un taux de cholestérol-HDL faible, un taux de triglycérides élevé et une hypertension (2). Historiquement, l'obésité viscérale était un critère obligatoire, mais les définitions actuelles exigent au moins trois de ces cinq conditions pour diagnostiquer le syndrome (3, 4). 

 

Pathophysiologie et complications

La cause principale du syndrome métabolique est la résistance à l'insuline, où les muscles, les tissus adipeux et le foie répondent moins efficacement à cette hormone, essentielle pour réguler la glycémie. L'excès de graisse abdominale est un facteur de risque majeur, augmentant les acides gras libres dans le sang qui perturbent l'équilibre lipidique et l'absorption du glucose par les muscles. Cela entraîne une production accrue de glucose et de lipides par le foie, favorisant l'hyperglycémie et la dyslipidémie. La résistance à l'insuline stimule aussi la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, provoquant une inflammation systémique (5). Ensemble, ces altérations métaboliques augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de certains cancers, de maladies neurodégénératives, de stéatose hépatique non alcoolique et de mortalité toutes causes confondues (6).

 

Les habitudes de vie

Activité physique & thérapies nutritionnelles 

Selon les dernières recommandations pour la prévention et la gestion du syndrome métabolique, plusieurs éléments au niveau des habitudes de vie sont clés notamment l'activité physique, la perte de poids et l’alimentation (7). Il est recommandé de pratiquer entre 30 et 60 minutes par jour d'activité physique, incluant un mélange d'exercice aérobique et de renforcement musculaire, qui peuvent être accumulés par blocs de 10 minutes (7). La perte de poids constitue une autre mesure fondamentale, avec un objectif initial de réduire le poids corporel d'au moins 5 à 7 % chez les personnes en surpoids ou obèses, en combinant une restriction calorique et l'exercice (7). 

 

En ce qui concerne les patrons alimentaires, le régime méditerranéen est fortement recommandé pour tous les individus atteints du syndrome métabolique (7). Une revue systématique et méta-analyse de 2020 portant sur 84 études a trouvé qu'un régime méditerranéen avec ou sans perte de poids comparé à un groupe témoin avait un impact bénéfique sur le tour de taille, le poids corporel, l'IMC, la pression artérielle systolique et diastolique, la glycémie, les triglycérides, le cholestérol HDL et LDL, réduisant potentiellement les risques de développement de diabète et maladie cardiovasculaire à long terme (8). De plus, une méta-analyse de 17 études cliniques comparant des régimes faibles en glucides (<40% de l'énergie provenant des glucides) et faibles en gras (<30% de l'énergie provenant des gras) avec une restriction calorique sur 6 mois, a mis en évidence des bénéfices supplémentaires concernant les triglycérides et le cholestérol HDL associés à la réduction des glucides (9). Quant à certains aliments spécifiques, la consommation régulière d’huile d’olive, de légumineuses, de noix, de céréales entières et de poissons riches en acides gras oméga-3 ainsi qu’à la réduction des boissons sucrées et les aliments ultra-transformés riches en fructose contribuent aux bienfaits sur la santé métabolique (7). Pour ce qui est des produits laitiers ou d'œufs, il n'y a pas de preuves soutenant la nécessité de limiter leurs consommations (7).

 

Une étude pilote canadienne (le programme CHANGE) a évalué plusieurs de ces principes d'exercice et de nutrition dans une intervention comprenant un suivi multidisciplinaire (médecin de famille, nutritionniste et kinésiologue) hebdomadaire pendant les trois premiers mois, suivi de sessions mensuelles pendant les neuf mois suivants. Les résultats ont montré que 19 % des participants ont inversé au moins un des critères du syndrome métabolique, tandis que 42 % ont amélioré leurs habitudes alimentaires et leur niveau d'exercice, réduisant ainsi le risque de crise cardiaque sur dix ans (10). Cette étude démontre l’importance d’un suivi multidisciplinaire dans une amélioration significative de la santé de patients-clients atteints du syndrome métabolique. 

 

Comportements alimentaires

Le moment des repas et la fréquence des prises alimentaires peuvent eux aussi jouer un rôle dans la gestion du syndrome métabolique. Selon des données observationnelles, manger le matin semble avoir un effet protecteur contre le syndrome métabolique, tandis que manger tard le soir est associé à une prévalence accrue de ce syndrome (11, 12).  En outre, des données observationnelles ont montré une corrélation significativement inverse entre la régularité des repas et la résistance à l'insuline, ainsi qu'une augmentation du nombre de composants du syndrome métabolique (13). Par contre, une approche de jeûne intermittent bien planifié avec des repas réguliers, où la fenêtre d'alimentation est limitée de 8 à 10 heures par jour comparé à 14 heures, a montré des effets positifs sur la santé métabolique (14, 15). Un(e) nutritionniste sera en mesure d’accompagner et de déterminer le meilleur rythme prandial avec le patient-client en fonction de leur situation et préférence.

 

Le microbiote

Une avenue plus récente met en lumière l'importance du microbiote dans la gestion des marqueurs d'inflammation chez les personnes atteintes du syndrome métabolique. Par exemple, les acides gras à chaîne courte, comme le butyrate, produits par la fermentation des fibres alimentaires par le microbiote intestinal, pourraient contribuer à améliorer certaines caractéristiques cliniques du syndrome ainsi que les biomarqueurs inflammatoires. Des études animales suggèrent que ces acides gras pourraient favoriser un meilleur profil lipidique, une glycémie améliorée, un poids corporel réduit et une meilleure réponse à l'insuline chez les modèles de syndrome métabolique (16). Chez des participants humains, dans une étude croisée randomisée contrôlée, des probiotiques (une souche de Lactobacillus) ont eu des effets prometteurs dans la modulation du microbiote et des biomarqueurs inflammatoires lorsqu'ils sont combinés à un régime hypocalorique et à l’activité physique (17). Cependant, les résultats des essais cliniques demeurent mitigés et nécessitent une recherche supplémentaire pour confirmer les bénéfices des changements dans le microbiote et la gestion du syndrome métabolique.

 

Le syndrome métabolique est une condition qui nécessite une approche multidisciplinaire pour sa gestion efficace. Chez ÉquipeNutrition, nous nous engageons à fournir une expertise et un soutien personnalisés à nos patients-clients, les aidant à gérer efficacement la santé métabolique à long terme. Pour en savoir plus sur la gestion du syndrome métabolique et pour consulter l'un(e) de nos nutritionnistes spécialistes, visitez notre site web ou contactez-nous directement.

 

Références

  1. Saklayen, M. G. (2018). The global epidemic of the metabolic syndrome. Current hypertension reports, 20(2), 1-8.
  2. Rao, D. P., Dai, S., Lagacé, C., & Krewski, D. Metabolic syndrome and chronic disease-CDIC: Vol 34, No 1, February 2014. Age, 807(49.6), 49-1.
  3. Alberti, K. G., Eckel, R. H., Grundy, S. M., Zimmet, P. Z., Cleeman, J. I., Donato, K. A., ... & Smith Jr, S. C. (2009). Harmonizing the metabolic syndrome: a joint interim statement of the international diabetes federation task force on epidemiology and prevention; national heart, lung, and blood institute; American heart association; world heart federation; international atherosclerosis society; and international association for the study of obesity. Circulation, 120(16), 1640-1645.
  4. Alberti, K. G. (2005). IDF Epidemiology Task Force Consensus Group: The metabolic syndrome: a new worldwide definition. Lancet, 366, 1059-1062.
  5. Fahed, G., Aoun, L., Bou Zerdan, M., Allam, S., Bou Zerdan, M., Bouferraa, Y., & Assi, H. I. (2022). Metabolic syndrome: updates on pathophysiology and management in 2021. International journal of molecular sciences, 23(2), 786.
  6. Cleveland Clinic. (2023). Metabolic Syndrome. Retrieved from https://my.clevelandclinic.org/health/diseases/10783-metabolic-syndrome
  7. Pérez-Martínez, P., Mikhailidis, D. P., Athyros, V. G., Bullo, M., Couture, P., Covas, M. I., ... & Lopez-Miranda, J. (2017). Lifestyle recommendations for the prevention and management of metabolic syndrome: an international panel recommendation. Nutrition reviews, 75(5), 307-326.
  8. Papadaki, A., Nolen-Doerr, E., & Mantzoros, C. S. (2020). The effect of the Mediterranean diet on metabolic health: a systematic review and meta-analysis of controlled trials in adults. Nutrients, 12(11), 3342.
  9. Willems, A. E. M., Sura-de Jong, M., van Beek, A. P., Nederhof, E., & van Dijk, G. (2021). Effects of macronutrient intake in obesity: a meta-analysis of low-carbohydrate and low-fat diets on markers of the metabolic syndrome. Nutrition reviews, 79(4), 429–444.
  10. Jeejeebhoy, K., Dhaliwal, R., Heyland, D. K., Leung, R., Day, A. G., Brauer, P., ... & Klein, D. (2017). Family physician-led, team-based, lifestyle intervention in patients with metabolic syndrome: results of a multicentre feasibility project. Canadian Medical Association Open Access Journal, 5(1), E229-E236.
  11. Yoshida, J., Eguchi, E., Nagaoka, K., Ito, T., & Ogino, K. (2018). Association of night eating habits with metabolic syndrome and its components: a longitudinal study. BMC public health, 18, 1-12.
  12. Ha, K., & Song, Y. (2019). Associations of meal timing and frequency with obesity and metabolic syndrome among Korean adults. Nutrients, 11(10), 2437.
  13. Sierra‐Johnson, J., Undén, A. L., Linestrand, M., Rosell, M., Sjogren, P., Kolak, M., ... & Hellénius, M. L. (2008). Eating meals irregularly: a novel environmental risk factor for the metabolic syndrome. Obesity, 16(6), 1302-1307.
  14. Wilkinson, M. J., Manoogian, E. N., Zadourian, A., Lo, H., Fakhouri, S., Shoghi, A., ... & Taub, P. R. (2020). Ten-hour time-restricted eating reduces weight, blood pressure, and atherogenic lipids in patients with metabolic syndrome. Cell metabolism, 31(1), 92-104.
  15. He, M., Wang, J., Liang, Q., Li, M., Guo, H., Wang, Y., Deji, C., Sui, J., Wang, Y. W., Liu, Y., Zheng, Y., Qian, B., Chen, H., Ma, M., Su, S., Geng, H., Zhou, W. X., Guo, X., Zhu, W. Z., Zhang, M., … Shi, B. (2022). Time-restricted eating with or without low-carbohydrate diet reduces visceral fat and improves metabolic syndrome: A randomized trial. Cell reports. Medicine, 3(10), 100777
  16. Gao, Z., Yin, J., Zhang, J., Ward, R. E., Martin, R. J., Lefevre, M., ... & Ye, J. (2009). Butyrate improves insulin sensitivity and increases energy expenditure in mice. Diabetes, 58(7), 1509-1517.
  17. Tenorio-Jiménez, C., Martínez-Ramírez, M. J., Del Castillo-Codes, I., Arraiza-Irigoyen, C., Tercero-Lozano, M., Camacho, J., ... & Gómez-Llorente, C. (2019). Lactobacillus reuteri V3401 reduces inflammatory biomarkers and modifies the gastrointestinal microbiome in adults with metabolic syndrome: the PROSIR study. Nutrients, 11(8), 1761.
Nutritionniste - Diététiste à Montréal