Les aliments ultra-transformés: un nouveau combat

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Si on vous dit qu’environ 50% des calories consommées par les Québécois proviennent d’aliments ultra-transformés, ça vous surprend? Pensez à toutes les grignotines que vous mangez au cours de votre journée, quand vous êtes pressés ou devant votre ordinateur: céréales à déjeuner, charcuteries, croustilles, craquelins, barre tendres, friandises, yogourts aromatisés, pains blancs, nommez-les.

Les aliments ultra-transformés sont des aliments modifiés industriellement auxquels des additifs ont été ajoutés pour réduire leur coût, augmenter leur durée de conservation, faciliter leur transport, rehausser leur goût et surtout les rendre très attrayants. On les reconnaît généralement à leur longue liste d’ingrédients imprononçables.

La transformation des aliments est la base de la cuisine et existe dans notre culture depuis très longtemps, l’homme préhistorique mangeait déjà du pain il y a 30 000 ans! Elle nous permet de diversifier notre alimentation et de déguster des repas en bonne compagnie.

Malheureusement, les compagnies alimentaires d’aujourd’hui remplacent la cuisine par des produits prêts-à-manger que l’on va engloutir seul et sur le pouce. Ceux-ci contiennent davantage de sucre, de sel, de gras et donc, plus de calories, et ce, au détriment d’éléments dont notre corps a besoin comme les vitamines et minéraux.

Impacts des aliments ultra-transformés

Sur les consommateurs

  • Ils peuvent contribuer à augmenter les risques de gain de poids, d’obésité et de maladies chroniques (diabète, hypertension, cholestérol ...).
  • Ils affectent les mécanismes du corps qui régularisent l’appétit, alors on mange plus!
  • Ils encouragent à manger seul au lieu de prendre un repas en famille ou entre amis.
  • Comme on cuisine moins à cause de ces aliments, les traditions culinaires familiales sont moins transmises aux générations futures ce qui menace la culture alimentaire.

Sur l’environnement

  • Toutes les étapes de production à la distribution des aliments ultra-transformés ont des impacts écologiques importants: L’agriculture intensive est responsable de 70 à 90% de la déforestation mondiale.
  • Les déchets causés par le suremballage et le gaspillage composent plus de 90% de ce qu’on retrouve dans les poubelles.
  • Le transport des denrées représente le quart de toutes les émissions de gaz à effet de serre lié aux transports. Les réfrigérateurs et congélateur des supermarchés et chaînes de restauration rapide utilisent à eux seuls 15% de la consommation mondiale d’électricité en plus de nécessiter des fluides frigorigènes chimiques.

4 trucs pour réduire sa consommation d’aliments ultra-transformés

1. Privilégier la cuisine chez soi à la cuisine industrielle

On ne le dira jamais assez, cuisiner à la maison favorise l’adoption d’une saine alimentation. Pour ne pas avoir à cuisiner des repas tous les jours, on double nos recettes et en congèle la moitié. On peut également faire la même chose avec les desserts, par exemple des compotes de fruits ou des muffins, ce qui évitera de prendre ceux déjà préparés à l’épicerie (en plus ça goûte bien meilleur).

2. Acheter local

Que ce soit dans un grand marché public ou chez le fermier du coin, on trouve une grande variété de produits frais à cuisiner ou à manger tel quel. Un panier de fruits laissé sur le comptoir à la disposition de tous offre une solution rapide aux petits creux. Pour bénéficier des légumes du Québec tout au long de l’année, on peut les blanchir et les congeler ou bien les mettre en conserve.

3. Planifier son menu

En écrivant notre liste d’épicerie avant de faire nos courses, on évite d’aller se promener dans les rangées où se trouvent les aliments ultra-transformés et d’être tenté par leurs emballages attrayants. En prime, on fait des économies en n’achetant pas ce dont on n’a pas besoin et on fait nos courses à tête reposée sans se questionner sur ce qu’on va manger cette semaine.

4. S’équiper en contenants réutilisables

On peut remplir nos contenants avec une multitude de bons aliments qu’on retrouve en vrac au lieu d’acheter des aliments dans des boîtes avec une longue liste d’ingrédients qu’on ne comprend pas et dont l’emballage va finir à la poubelle. Ces contenants peuvent aussi à préserver les restes du souper qu’on apporte dans notre lunch le lendemain.

*Sources:

La via Campesina | GRAIN. (2014, 5 décembre). Souveraineté alimentaire: 5 étapes pour refroidir la planète et nourrir sa population.

Repéré à https://www.grain.org/article/entries/5101-souverainete-alimentaire-5-e… Moubarac, J-C. et Batal, M. (2016).

La consommation d’aliments transformés et la qualité de l’alimentation au Québec. Repéré à https://nutrition.umontreal.ca/wp-content/uploads/sites/45/2017/02/Rapp…

Nutritionniste Diététiste à Halifax, Nouvelle-Écosse